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dimanche 18 mars 2012

Irak : le gouvernement encourage l'exécution de jeunes "déviants"/ homosexuels.

Le nombre de jeunes sauvagement exécutés est estimé à plus de100 maintenant !
L'Orient le Jour du 12/3/2012 présente le phénomène récent du meurtre de jeunes déviants :

Des adolescents irakiens perçus comme déviants, « emos », punks et/ou homosexuels, font depuis plusieurs semaines l’objet d’une violente campagne d’agressions, selon des responsables et des groupes de défense des droits de l’homme.


"Quatorze adolescents ont été tués en un mois, dont 7 avec des pierres et 5 par balles", a ainsi déclaré hier une source à l’hôpital de Roussafa de Bagdad. Un autre corps a été trouvé il y a deux jours à Bayaa, dans l’ouest de Bagdad, selon une autre source médicale. "La police en général s’occupe de ces incidents. Ils n’aiment pas que les médecins ou les ambulances les prennent", a précisé cette seconde source. "Plusieurs incidents se sont produits à l’encontre d’adolescents qu’ils appellent "emos". Quatre ont été tués il y a environ deux semaines dans (le quartier conservateur chiite de Bagdad) Sadr City et un corps a été trouvé vendredi à l’est de Bagdad", a également confirmé un responsable au ministère de l’Intérieur.



Dans les pays occidentaux, les "emos", du mot anglais "emotional", sont généralement des jeunes écoutant de la musique alternative et portant des vêtements noirs et serrés avec des coupes de cheveux caractéristiques. En Irak toutefois, le terme s’applique souvent aux homosexuels.



Selon l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission, basée à New York, l’Irak est en proie à "une nouvelle vague de violence anti-homosexuelle" initiée en février. "Près de 40 personnes ont été enlevées, brutalement torturées et tuées. Les autorités irakiennes n’ont ni répondu ni condamné publiquement cette violence ciblée", qui frappe essentiellement dans les zones à majorité chiite de Bagdad et Bassora, dénonce l’association dans un communiqué, ajoutant soupçonner "un groupe militant chiite considéré comme l’auteur de ces atrocités".


De même, pour l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak, certaines milices islamistes "décrètent la peine de mort contre quiconque ne correspond pas" à la définition traditionnelle de la famille – un homme, une femme – considérée comme "la pierre angulaire d’une société islamique pieuse". Toujours d’après l’organisation, "42 homosexuels ont été torturés et tués jusqu’à présent, la plupart avec des blocs de béton, et certains ont même été démembrés".



Plus encore, selon des habitants du quartier de Sadr City, "une liste de 22 noms d’adolescents a été affichée ces derniers jours dans la rue principale de Sadr City, appelant les familles à prendre soin de leurs fils, sans quoi ils seraient punis". Elle était signée par la milice Saraia el-ghadab (brigades de la colère).


Le ministère irakien de l’Intérieur a cependant affirmé dans un communiqué "n’avoir enregistré aucun cas de meurtre sur la base du phénomène "emo". Tous les cas de meurtres dont il a été question étaient liés à des vengeances ou avaient des motifs sociaux, criminels ou politiques », a-t-il également assuré. Le communiqué du ministère met aussi en garde "certains groupes extrémistes tentés de s’ériger en protecteurs des lois morales et religieuses, et de s’en prendre à des gens sur la base de leur style ou de leur coiffure, car la Constitution garantit les libertés publiques".


De plus, un chef religieux chiite, cheikh Moustafa el-Yakoubi, a critiqué la violence infligée aux "emos", appelant à répondre au phénomène par "des conseils et par la connaissance". Un porte-parole du ministère des Droits de l’homme, Kamil el-Amine, a lui aussi estimé que le sujet devait être abordé avec les adolescents par "l’éducation" et non la violence.


Toutefois, dans un autre communiqué datant du 13 février et toujours disponible (mise à jour 17/3/2012 : le communiqué a été retiré du site...) sur son site Internet, le même ministère avait assuré suivre "le phénomène des "emos", ou adorateurs du diable", évoquant "un phénomène menaçant" et précisant qu’il avait "une autorisation officielle pour les éliminer dès que possible"...
Mohammed Tawfiq pour CNN du 12/3 précise que ce même communiqué affirme que : "la communauté ou la "police morale" seront autorisées à entrer dans les écoles de la capitale".

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