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lundi 20 février 2012

Radio Canada : "notre journaliste est anti-israélienne, de bonne foi..."

L'ONG Honest Reporting Canada s'est plaint auprès de Radio - Canada au sujet de la manière de présenter les évènements du conflit Palestino-Israélien par la journaliste Ginette Lamarche dans une série d'émissions en décembre 2010.

Le Médiateur (Ombudsman) de Radio Canada  a donné raison à Honest Reporting Canada et invite la direction de la chaîne à en discuter avec la journaliste pour aboutir à une information impartiale sur ce sujet.
La question de l’équilibre ne peut être envisagée sans considérer également celle de l’impartialité. S’il n’y a pas équilibre des points de vues, si un seul point de vue est proposé, et si ce point de vue n’est pas contesté, discuté, confronté aux faits, à des points de vue et à des arguments contraires par le reporter ou l’interviewer qui les traite, alors il n’y a pas impartialité non plus. Voici ce que disent les NPJ sur la valeur d’impartialité :
« Impartialité
Notre jugement professionnel se fonde sur des faits et sur l’expertise. Nous ne défendons pas un point de vue particulier dans les questions qui font l’objet d’un débat public. »

Les quatre reportages montés qui font l’objet de la plainte ne proposent que des points de vue palestiniens ; aucune opinion divergente pertinente, qu’elle soit israélienne ou autre, n’y a été offerte, et la journaliste n’a pas pu vérifier les données qu’on lui présentait comme des faits ; elle n’a pas contesté non plus les arguments qu’on lui soumettait. À quelques occasions, elle a repris à son compte les prétentions des personnes qu’elle interviewait. Pour ces raisons, ces reportages présentent au moins une apparence de partialité.


Conclusion

Les cinq reportages qui font l’objet de la plainte ne respectent pas l’une ou l’autre des valeurs d’exactitude, d’équilibre et d’impartialité des Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada. Compte tenu de la portée de cette révision, j’émets le vœu que la direction de l’Information et sa journaliste aient une discussion de fond sur ses arguments et constats.
J’ai déjà eu l’occasion tout au long de cette révision de démontrer qu’il aurait fallu peu de chose pour que les reportages discutés ici soient conformes aux NPJ : un texte plus précis, des commentaires plus prudents, des affirmations attribuées, quelques points de vue contraires portés par d’autres intervenants ou, à défaut, par la journaliste elle-même. Je reconnais aussi les difficultés auxquelles sont souvent confrontés les reporters sur le terrain, particulièrement en zones de conflits : déplacements difficiles et longs, porte-paroles non disponibles, faits invérifiables, barrière de la langue qui nous met à la merci des interprètes et des guides, heures de tombée réduites, etc. Aussi, je n’entretiens aucun doute sur la bonne foi de la journaliste et suis certain que les infractions aux NPJ que j’ai relevées dans cette révision sont involontaires et « accidentelles ». J’en suis d’autant plus convaincu – je tiens à le souligner ici par soucis de transparence – que je siégeais au comité de sélection de trois personnes qui a choisi en 2010 Mme Ginette Lamarche pour le poste de correspondante au Moyen-Orient. J’étais alors responsable des journalistes de nouvelles au service de l’Information à titre de premier directeur, Contenus, Nouvelles et Actualités. Sur la base de cette expérience, je suis tout aussi persuadé que la direction de l’Information fait tout en son pouvoir pour assurer une couverture impartiale et équilibrée de l’actualité en général, des relations israélo-palestiniennes en particulier.

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