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vendredi 28 février 2014

Des enregistrements téléphoniques impliquent le Premier Ministre turc dans la corruption massive

EXPLOSIF ! Le journal turc ZAMAN lié à l'Imam Fetullah Gulen vient de publier les transcriptions des conversations entre le premier ministre Erdogan et son fils qui l'impliquent dans la corruption:


 Alors que la Turquie est actuellement secouée par des affaires d'écoutes de conversations téléphoniques entre le Premier ministre Erdogan et son fils, Zaman présente la version française de la retranscription audio des cinq conversations enregistrées.

Les enregistrements dateraient du 17 décembre 2013, jour où une importante enquête anticorruption a été lancée. On y entend une voix, censée être celle d'Erdogan, disant à son fils sur cinq enregistrements, de se débarrasser d'importantes sommes d'argent cachées aux domiciles de plusieurs proches.
Le Premier ministre, au début de la conversation, qui aurait été enregistrée sur ligne cryptée, parle à son fils, Bilal, de l'enquête et lui demande d'«écouler» l'argent en le distribuant à plusieurs hommes d'affaires.
L'authenticité de ces enregistrements n'a pas encore été vérifiée. Vers la fin, Bilal Erdogan dit à son père que lui et les autres ont «terminé ce qu'il leur avait demandé de faire», insinuant que la somme totale a été «écoulée».
Reza Zarrab et Ali Agaoglu sont deux importants hommes d'affaires en Turquie qui ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête anticorruption du 17 décembre dernier. Agaoglu et Zarrab ont été remis en liberté. Erdogan Bayraktari, Zafer Çaglayan et Muammer Güler sont trois ministres dont les fils ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête. Ils ont tous démissionné environ une semaine après l'enquête anticorruption. Sümeyye est la fille d'Erdogan. Faruk Kalyoncu et Mehmet Gür sont aussi des hommes d'affaires connus pour avoir des liens proches avec le Premier ministre.
Première conversation, 17 décembre 2013, 08h02
Recep Tayyip Erdogan  (RTE) : Tu es chez toi ?
Bilal Erdogan (fils) : Oui, papa.
RTE : Ce matin, [ils ont] lancé une enquête. Ali Agaoglu, Reza Zerrab, le fils d'Erdogan [Bayraktar, ancien ministre], le fils de Zafer [Çaglayan, ancien ministre], le fils de Muammer [Güler, ancien ministre], etc – leurs maisons sont en train d'être fouillées.
BE : Que dites-vous, papa ?
RTE : Je te dis que le fils de Muammer, le fils de Zafer, le fils d'Erdogan, Ali Agaoglu, Reza Zerrab, etc – ils sont en train de fouiller les maisons de 18 personnes pour une grosse histoire de corruption.
BE : D'accord.
RTE : OK ? Alors écoute-moi bien, tu dois te débarrasser de tout ce que tu as chez toi. OK ?
BE : De quoi dois-je me débarrasser papa ? [Je n'ai pas d'argent à moi.] C'est votre argent qu'il y a dans le coffre-fort.
RTE : C'est ce que je te dis. Je vais t'envoyer ta sœur (Sümeyye Erdogan). OK ?
BE : Vous allez envoyer qui ?
RTE : Ta sœur, je te dis.
BE : Ah ? OK.
RTE : Ensuite... Elle sait, OK. Parles-en à ton grand frère.
BE : Oui.
RTE : Fais ça… Parles-en avec ton oncle aussi. Il doit aussi s'en débarrasser... Parles-en avec ton oncle [maternel], il doit aussi...
BE : Qu'est-ce qu'on fait avec cet [argent], papa ? On le met où ?
RTE : Dans certains endroits spécifiques... Fais-le.
(On entend une voix de femme derrière lui qui dit «Berat»).
BE : Berat aussi en a -
RTE : C'est ce que je te dis. Maintenant, rassemblez-vous, va chercher ton oncle. Je ne sais pas si oncle Ziya en a également ? Parles-en aussi immédiatement à ton frère Burak.
BE : OK, papa. Vous voulez dire, Sümeyye, je parle de l'argent. Sümeyye me dira où mettre l'[argent] ?
RTE : Oui, c'est ça. Allez, fais-le, réfléchissez à ce que vous pouvez faire avec ton oncle.
BE : Sur ce qu'il faut faire ?
RTE : Oui, oui, on se rappelle bientôt, avant 10 heures. Parce que la question est...
BE : OK, papa.
RTE : OK ? Tiens-moi au courant.
BE : OK, papa.

Deuxième conversation, 11h17
BE : Papa, on s'est vus avec Hasan [frère], etc. Berat [frère], mon oncle, on est ensemble et on réfléchit à ce qu'on va faire. Berat a une autre idée. Il propose d'en donner une partie à Faruk [Kalyoncu] pour le faire fructifier comme vous en aviez discuté. On devrait faire ça ? C'est le seul moyen qu'on a pour régler ce problème.
RTE : C'est possible.
BE : OK. Pour l'autre partie, on a pensé qu'avec notre partenariat avec Mehmet Gür, on pourrait lui donner en lui disant «Garde-le, quand les projets se présenteront, tu peux utiliser cet [argent]». Comme ça, on pourra faire diminuer la somme pour la garder à un autre endroit.
RTE : OK, très bien, tant que c'est fait...
BE : OK.
RTE : Est-ce que Sümeyye est arrivée ?
BE : Elle est arrivée chez elle, elle va venir. OK, papa, on va régler ça aujourd'hui, si Dieu le veut. Vous avez autre chose à me dire ?
RTE : Ce serait bien si tu... si tu pouvais tout écouler.
BE : Oui, on va écouler [tout l'argent], si Dieu le veut.

Troisième conversation, 15h39
RTE : Tu as fait tout ce que je t'avais dit de faire ?
BE : On va finir ça dans la soirée. On a presque tout réglé. On a réglé la partie avec Berat, maintenant on va régler la partie avec Mehmet Gür et on fera le reste quand il fera nuit.
RTE :….
BE : Si Dieu le veut.
RTE : Qu'est-ce qu'a fait Sümeyye ?
BE : Elle a pris l'argent avec elle, on a parlé etc.
RTE : Est-ce qu'elle a réglé les deux affaires ?
BE : Je pense que oui, papa. Elle a dit qu'elle avait vidé les deux.
RTE : Les deux, tu dis ?
BE : Oui, elle a dit les deux, mais tu veux dire les deux choses, pas vrai ?
RTE : Peu importe. Ok, très bien.
BE : A quelle heure arrivez-vous ?
RTE : Vers minuit.
BE : Bon voyage.
RTE : Ne parlez pas par téléphone.

Quatrième conversation, 23h15
BE : Bonjour papa, je vous appelle pour... On a fait une grande partie du travail. Hmm, vous m'avez appelé, papa ?
RTE : Non. C'est toi qui m'as appelé.
BE : Il y a un numéro masqué qui m'a appelé.
RTE : Quand tu dis une 'grande partie du travail', ça veut dire que tu as tout réglé ?
BE : On ne s'est pas débarrassé de tout, papa. Je vais vous expliquer. On a encore 30 millions d'euros dont on n'a pas réussi à se débarrasser. Berat a pensé à quelque chose. Il y a encore 25 millions de dollars qu'Ahmet Çalik devrait recevoir. Ils disent de lui donner ça maintenant. Quand l'argent arrivera, on fera quelque chose, ils disent. Et avec le reste, on peut acheter un appartement à Sehrizar, il dit. Qu'en dis-tu, papa ?
RTE : ….
(Bruit de fond : Aïïïe.)
BE : Papa ?
RTE : Sümeyye est avec toi ?
BE : Oui. Vous voulez que je l'appelle ?
RTE : Non, j'ai entendu un bruit, c'est pour ça que je te demande.
BE : Hum, ce je veux dire, c'est qu'on peut transférer 25 millions de dollars à Çalik et acheter un appartement à Sehrizar avec l'argent qui reste.
RTE : Peu importe. Mais réglez ça.
BE : Est-ce qu'on devrait faire ça comme ça ?
RTE : OK, faites-le.
BE : Est-ce que vous voulez que tout l'argent disparaisse ou vous voulez en garder un peu pour vous ?
RTE : Non, ça ne peut pas rester là. Tu pourrais transférer le reste à l'autre endroit, avec Mehmet, tu pourrais le transférer là-bas..
BE : Oui, on leur a donné. On leur en a donné 20.
RTE : Pour l'amour de Dieu. D'abord, tu aurais dû le transférer. Ensuite tu aurais pu...
BE : On a pu leur donner ce montant pour l'instant, c'est déjà difficile, ça prend trop de place. On est en train d'en mettre une partie ailleurs. On en a donné une partie à Tunç, puis…
RTE : Est-ce que tu as tout transféré à Tunç ?
BE : (Sümeyye, tu peux venir ?) Où ça, papa ?
RTE : A Tunç, j'ai dit, est-ce que tu as tout transféré à Tunç ?
BE : Ils ont demandé, j'imagine, ils ont dit qu'ils pouvaient prendre 10 millions d'euros.
RTE : Peu importe. N'en parle pas comme ça.
BE : OK, on va régler ça comme ça.
RTE : OK, fais ça. Je ne pourrai pas venir ce soir, on va rester à Ankara.
BE : OK, on est en train de tout régler. Ne vous inquiétez pas.

Cinquième conversation, 18 décembre, 10h58
RTE : Je me demandais si tout allais bien, donc je t'ai appelé.
BE : Non, il n'y a aucun problème. On a fini ce que vous nous aviez dit de faire.
RTE : Tu t'es débarrassé de tout ?
BE : Complètement, je veux dire, comment dire ? J'avais l'argent de Samandira et de Maltepe [l'argent dans ses villas de Samandira et Maltepe], 730.000 dollars et 300.000 livres turques. Je vais m'occuper de ça aussi. On doit 1 million de livres turques à Faruk Isik [député AKP] ; Je vais lui donner ça et lui dire de transférer le reste à l'académie [peu clair.]
RTE : Ne parle pas ouvertement.
BE : Je ne devrais pas parler ?
RTE : Ne parle pas, OK ?
BE : OK, papa.
RTE : Je veux dire, ne garde rien sur toi, quoi que ce soit, Samandira ou autre... Envoie-le là où il doit être. Où est-ce que tu le gardes ?
BE : OK, papa, mais je pense qu'on est en train d'être surveillés.
RTE : Qu'est-ce que je te dis depuis le début !
BE : Mais est-ce que c'est l'équipe des gardes du corps ? Qui nous surveille, papa ?
RTE : Mon fils, tu es en train d'être enregistré.
BE : Mais il semblerait qu'ils surveillent aussi par vidéo.
RTE : C'est vrai. On a fait des choses au sein des services de sécurité d'Istanbul.


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