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vendredi 22 juin 2012

Surréaliste : l'Arabaie Saoudite dirige l'antiterrorisme à l'ONU

Brooke Goldstein et Zack Kousnetz ont publié un article dénonçant l'ONU dans the Américan Thinker sous le titre "Saudi Arabia to Lead UN Counter Terrorism Initiative" dont je vous livre ici l'adaptation française.

Si l'ONU devait former un organisme anti-terroriste dédié à lutter contre cette menace à l'échelle mondiale, à qui pensez-vous qu'on ferait appel pour mener ce combat ?
Un  pays qui a une expérience éprouvée des mesures anti-terroristes ? 
Un pays qui met les droits de l'homme et la liberté au-dessus de tout ?

Malheureusement, dans le cas du Centre des Nations Unies pour la Lutte Contre le Terrorisme (UNCCT), la réponse est clairement ni l'un ni l'autre.

L'UNCCT a été formé en Septembre 2010 avec la mission d'appliquer la Stratégie antiterroriste Mondiale des Nations Unies, adoptée par l'Assemblée générale en 2006.

Dans un geste plus digne d'Alice au pays des merveilles que de l'ONU, c'est l'Arabie saoudite qui a été nommée présidente de l'organisation.
UNCCT

La résolution qui a créé le UNCCT a posé quatre principes fondamentaux dans la lutte contre le terrorisme.
Le premier, "la lutte contre les conditions propices à la propagation du terrorisme», a été miné presque immédiatement après la création de l'UNCCT.

Trois mois seulement après la formation de l'UNCCT, Wikileaks a révélé des câbles diplomatiques dans lesquels la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton a écrit : "L'Arabie saoudite reste une base de soutien financier essentielle  pour Al-Qaida, les Talibans, le LeT, et d'autres groupes terroristes, y compris le Hamas".

Les cables de Clinton ont également révélé la réticence de l'Arabie Saoudite à donner la priorité à cette question dans sa propre politique intérieure. Ces révélations ne sont peut-être pas si surprenantes à la lumière de la réaction molle du royaume saoudien au financement et au recrutement pour le terrorisme sur son sol. Rappelez-vous que, pendant les mois qui ont suivi les attentats du 11 septembre, l'Arabie saoudite a nié que 15 des 19 pirates étaient des citoyens saoudiens, avant de finalement reconnaître la réalité en 2002 !

Pire encore, en février dernier deux anciens sénateurs américains qui ont participé aux enquêtes du onze septembre ont suggeré dans deux rapports distincts que le gouvernement saoudien pourrait avoir joué un rôle direct dans les attentats eux-mêmes.

L'institut CATO, comme d'autres groupes, a étiqueté depuis longtemps l'Arabie Saoudite comme un Etat soutenant le terrorisme. Il est ironique que l'ONU nomme l'Arabie saoudite à la présidence de l'initiative la plus importante pour mettre fin à ces pratiques.

Les actions de l'ONU nous démontrent une grande inconscience :  l'organisation est la proie des amabilités diplomatiques et politiques et est aveugle aux réalités du terrain.

Cette désignation est également grotesque dans un autre sens.
Le bilan en matière des droits de l'Homme de l'Arabie saoudite est en contradiction flagrante avec le quatrième principe de l'UNCCT :  "en toile de fond de la lutte contre le terrorisme, assurer le respect des droits de l'homme".

Le rapport de 2012 d'Amnesty International détaille les nombreuses violations des droits fondamentaux des citoyens de ce pays : interdiction des manifestations publiques, discrimination féroce des femmes à la fois par la législation et par la societé, torture et isolement pendant des durées disproportionnées au mépris de procédures prévues par la loi, etc. Et le rapport d'Amnesty n'est même pas complet. Il omet, par exemple, les droits des gays et des lesbiennes ou que l'homosexualité est punie par la peine capitale.

En outre, le programme scolaire approuvé par l'Arabie saoudite continue d'inculquer l'intolérance et la discrimination. Le Centre pour la liberté religieuse de l'Institut Hudson a publié récemment un rapport. Le programme scolaire inclut des manuels pour écoliers et collégiens qui dénigrent le christianisme et le judaïsme, leur enseignent le djihad et la guerre contre les non-croyants.

En 2010, une enquête spéciale menée par la BBC (Panorama) a découvert que les écoles privées, au Royame Uni,  qui  "appliquaient le programme officiel du ministère de l'éducation nationale de l'Arabie Saoudite",  diffusaient des messages antisémities et homophobes à de jeunes élèves musulmans, et qu'ils illustraient avec des dessins comment couper la main ou le pied du criminel pour le punir.

Ce n'est un secret pour personne que l'Arabie Saoudite a une forte tendance anti-démocratique, comme on l'a constaté en mars 2011, lorsque le royaume a envoyé des troupes au Bahreïn pour l'aider à réprimer les protestations pendant une vague de répression gouvernementale.

La liberté d'expression est déjà quasi-inexistante ; en juillet 2011, une fuite a révélé que le projet de loi anti terroriste supprimait la liberté d'expression et pourrait sanctionner le blasphème de la peine de mort.

Mais le plus ironique de tout, c'est l'échec de l'ONU d'aboutir à une définition juridique d'un acte terroriste tout en prétendant le combattre avec des projets comme l'UNCCT. Alors que la Convention générale sur le terrorisme international est ébauchée depuis 2000, les négociations au sein de la Sixième Commission (juridique) de l'Assemblée Générale des Nations Unies sont dans l'impasse. L'UNCCT existe sans aucune définition internationale claire du mot "terrorisme".

L'impasse résulte des manoeuvres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), un bloc de 57 pays se présentant comme la "voix collective du monde musulman". Ce bloc refuse toute Résolution du Sixième Comité qui définirait le terrorisme sans exempter certains types de conflits  tels que  "la lutte armée contre l'occupation étrangère." Cela signifie que, selon l'OCI, les attaques contre des civils ne sont pas du terrorisme s'ils sont des citoyens d'une soi-disant "puissance occupante". C'est évidemment inacceptable.

Pour le combattre efficacement, l'ONU doit d'abord forger un consensus entre les États sur la définition du terrorisme. En outre, il incombe à toutes les démocraties occidentales et en particulier à l'administration Obama de faire pression pour exclure l'Arabie Saoudite de l'UNCCT.

L'ONU doit cesser les jeux politiques lorsque des vies humaines sont menacées ; les groupes terroristes continueront de survivre aussi longtemps qu'il restera des nations laxistes, et tant que des organismes comme l'ONU récompenseront leur complaisance. Une campagne internationale a le potentiel d'éradiquer - ou du moins d'ébranler - le terrorisme uniquement si elle est légitime et déterminée.

Brooke Goldstein est une avocate new-yorkaise des droits de l'Homme et une cinéaste primée, elle est le fondateur et le directeur du Projet lawfare, et la directrice de l'institut des droits de l'enfant.

Zack Kousnetz est un étudiant et chercheur à l'Institut des droits des enfants, il est aussi en deuxième année de droit à l'université de New York.

1 commentaire:

  1. Merci pour cet article...tout à fait ahurissant, les stratèges d'aujourd'hui sont dignes des plus grands prestidigitateur. ?.

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