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vendredi 6 janvier 2012

Ministre de l'Économie : "le Liban risque de faire faillite à n’importe quel moment"

L'Orient Le Jour

"Le pays a atteint une situation tellement critique qu’il risque de faire faillite à n’importe quel moment", a souligné le ministre de l’Économie et du Commerce, chiffres à l’appui. Tout d’abord, M. Nahas a évoqué les problèmes du secteur réel. Le secteur de la construction s’essouffle : les surfaces couvertes par les permis de construire ont diminué de 10 % par rapport à 2010 et les transactions immobilières ont enregistré une baisse de 17 %. "Le tourisme a, lui aussi, beaucoup souffert en 2011, notamment à cause de l’instabilité politique et sécuritaire qui sévit dans la région", a souligné M. Nahas. Selon les chiffres qu’il avance, le nombre de touristes a régressé de  25 % et le taux d’occupation des hôtels est passé de 68 % en 2010 à 55 % en 2011.
Sur le plan externe, les résultats ne sont guère plus encourageants. "Le déficit de la balance commerciale a dépassé la barre des 14 milliards de dollars, soit deux fois plus que le niveau atteint il y a cinq ans", a déploré le ministre de l’Économie et du Commerce. En valeur, les importations ont augmenté de 10 % en 2011, contre une augmentation de 7 % des exportations.
Quant au secteur public, M. Nahas qualifie sa situation de catastrophique. "Les revenus de l’État reculent face à la baisse de la taxe sur l’essence, le recul des importations de voitures (-35 % en 2011) et la baisse des taxes foncières", a affirmé M. Nahas. "Parallèlement, les dépenses augmentent à cause du déficit financier de l’Électricité du Liban (EDL), la progression de la masse salariale et la hausse du service de la dette", a-t-il ajouté. La dette publique elle-même se creuse dangereusement. "Elle a atteint aujourd’hui 54 milliards de dollars, soit près de 170 % du PIB !"
Le résultat de ce sombre tableau est une croissance très faible, "qui est passée d’une moyenne de 8 % entre 2007 et 2010 à environ 1,5 % estimée pour 2012", a affirmé M. Nahas. "Le Liban comptait beaucoup sur les flux de capitaux pour sauver le pays de la récession ; aujourd’hui même, la balance financière est déficitaire", a-t-il ajouté. En 2009, l’excédent était de 8 milliards de dollars, en 2010 il est passé à 3,3 milliards, et en 2011, c’est un déficit de 2 milliards qu’affiche la balance financière du pays, "une situation inédite depuis plus de 10 ans !"

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