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dimanche 5 septembre 2010

Caire: une ONG réclame l'abolition du système apparenté à l'esclavage de la Kafala dans les pays arabes


L'organisation Égyptienne pour les Droits de l'Homme (EOHR) appelle à l'abolition de la Kafala (ou Kafeel , Kafil) dans le monde arabe.

L'UNHCR condamne la Kafala depuis longtemps.

Cette loi issue de la loi musulmane la Sahrïa oblige TOUT étranger travaillant (ou faisant des affaires) dans les pays du golfe persique (Koweit , Katar , Arabie Saoudite..) d'avoir un "tuteur" local à qui il confie son passeport si c'est un travailleur et 50% de ses biens s'il acquiert un bien. De nombreux étrangers sont maltraités se voient déposséder de tout leur argent sous peine d'impossibilité de retourner chez eux.

Le Kafil est « protecteur, responsable, tuteur » Tout étranger, individu ou entreprise, souhaitant travailler ou s’installer dans un pays du Golfe doit s’assurer la « protection » d’un « kafil », qui se porte son garant vis-à-vis des autorités. Cette protection s’échange contre un pourcentage convenu du revenu du protégé et constitue une rente accessible à tout citoyen du Golfe.

2.7 millions d'égyptiens travaillent à l'étranger dont 70% dans les pays du Golfe.

"Le système du Kafeel est comme de l'esclavage , il n'y a aucune garantie ni protection des droits du travailleur égyptien " affirme Tarek Zaghol du EOHR

Voici la description de leur conditions de vie par Marc Lavergne du CNRS

"Le recrutement de ces migrants se fait pour l’essentiel à travers des agences spécialisées,dans un premier temps, dans la mesure où le travail dans les pays du golfe ne se fait qu’à travers un sponsor (kafil) . Ces filières mettent en jeu des recruteurs du pays de départ, qui répondent à la demande d’organisateurs du « trafic » de main d’oeuvre, en fonction théoriquement des besoins du marché. Ces « importateurs » sont souvent des personnages en vue, qui monnayent ainsi leur position . En effet, le migrant se voit avancer son voyage, son visa et doit payer un droit pour le service qui lui est rendu. Souvent, le remboursement de ces avances, à des conditions usuraires, représente à lui seul une ou plusieurs années de labeur sur place. Une fois arrivés, les migrants se voient confiés à un sponsor qui garde leur passeport et les fait travailler pour son compte ou les place chez un employeur : le prélèvement du sponsor

s’élève entre 1/3 et la moitié des revenus de l’employé, en règle générale. Mais la gamme des conditions économiques et sociales est très vaste, entre la domestique « sponsorisée » par le maître de maison, et qui échappe à tout contrôle et à toute protection au boutiquier qui se voit confier la gérance d’un magasin. Pour les cadres, fonctionnaires et a fortiori hommes d’affaires étrangers, la situation est tout autre : leur contrat est négocié de gré à gré, ils ont le droit de s’installer, de faire venir leur famille…Mais tous sont à la merci de leur employeur :ils peuvent être renvoyés sur le champ, n’ont aucune protection sociale ou syndicale, et leur renvoi signifie le retour définitif au pays et une catastrophe par la parentèle, souvent nombreuse, qui dépend de leurs envois. L’exploitation dont ils sont l’objet peut dégénérer en véritables abus ; ainsi des émeutes ont éclaté en novembre 1999 au Koweït, des milliers d’Egyptiens protestant contre leur cantonnement : ils avaient été importés sous le couvert d’un Ministre qui avait empoché sa part de l’opération, mais les emplois attendus n’existaient pas…


Conséquence du Kafil en Jordanie en 2000 : le consul accouchait clandestinement à sa résidence les dizaines de ressortissantes enceintes après leur viol par leur employeur, et alimentait un lucratif trafic d’adoption avec les nouveaux nés confisqués à leur mère."


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